SOLS

Hubert Hadad 1984   [ extrait ]

Quel est ce paysage au ras d’un astre ? À quelle absurde pesanteur s’opposent ces fondations ? En six états qui se répondent, dans une lecture multiple et indivise, des bribes de constructions suggèrent un possible labyrinthe : palais sans toit du Temps ou chaque chambre complique l’espace d’un ailleurs insoupçonné. Sortes des murets d’apprêt avant l’élévation ? Traces archéologiques ? Le mystère du lieu réside en ses ouvertures sans repli défini, dans ces entrées de secours : le store relevé d’un hangar, de lapidaires draperies appuyant la facticité de cette scène en coulisse, un escalier menant à quelque sous-sol et l’oblique basculement des fenêtres à l’aspect des tranchées tombales. Tous ces plans mêlés incitent au vertige : ou la pesanteur manque, flotte le réel. La terre est une figure du ciel, à peine stabilisée dans l’éclair d’un regard. Sur quel parquet marcher qui ne soit pas tronqué ?

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